Être parent, ce n’est pas juste accompagner un enfant qui grandit. C’est aussi oser se regarder, se comprendre, et parfois… se réparer.
On parle souvent de parentalité consciente, mais que signifie réellement « être un parent conscient » ?Certains pensent qu'il s'agit d'une méthode "à suivre", d'un modèle à reproduire.
Mais en réalité, la parentalité consciente n’est pas simplement appliquer des méthodes d’éducation dites douces ou bienveillantes. C'est avant tout une posture intérieure. Un chemin d’humilité, d’écoute, d’engagement… envers soi, et envers son enfant.
Être parent aujourd’hui, c’est naviguer entre des injonctions, des doutes, des émotions fortes.
C’est se demander souvent :
« Est-ce que je fais bien ? »
« Est-ce que je vais abîmer mon enfant ? »
« Pourquoi je réagis comme ça ? »
Et si je vous disais qu’il n’y a rien à réussir, mais tout à ressentir ? Que vous êtes déjà un parent « en chemin » parce que vous vous posez ces questions ? Et que ce simple fait vous rend déjà profondément conscient.
La posture intérieure, un socle invisible mais essentiel
La posture intérieure, c’est cette disposition intime que nous avons à être présents à ce qui se vit — à l’extérieur, mais surtout à l’intérieur de nous. C’est notre capacité à nous observer, à nous interroger, à reconnaître nos émotions, nos pensées, nos automatismes, sans jugement.
C’est ce qui nous permet de réagir non pas en mode pilote automatique, mais à partir d’un espace plus conscient, plus apaisé.
Être dans cette posture, c’est oser se poser la question : « Qu’est-ce que ça vient dire de moi ? » lorsque je me sens débordé, irrité, impuissant face à mon enfant.
C’est comprendre que notre vécu parental est teinté de notre histoire, de nos blessures, de nos besoins non comblés.
Se rencontrer soi-même : une démarche aussi belle que vertigineuse
Mais ce chemin vers soi peut faire peur. Se rencontrer vraiment, c’est oser voir ce qui nous fait mal, ce qu’on a refoulé, ce qu’on a toujours évité. C’est reconnaître nos fragilités, nos colères, nos limites.
Et cette vulnérabilité, souvent, nous effraie. Parce qu’on nous a appris à être forts, à tenir, à ne pas faillir — encore plus dans notre rôle de parent. Pourtant, c’est dans cette rencontre authentique avec nous-mêmes que peut émerger une parentalité plus juste, plus alignée, plus douce.
Une invitation à transformer notre regard
Je le crois profondément : plus nous nous connaissons nous-mêmes, plus nous pouvons comprendre nos enfants. Plus nous accueillons nos émotions, plus nous saurons accueillir les leurs. Plus nous cheminons vers notre propre vérité intérieure, plus nous pourrons accompagner leur élan de vie avec respect et présence.
La parentalité consciente n’est pas une quête de perfection, mais un chemin de transformation. Un chemin qui, pas à pas, permet d’apaiser les tensions, de réparer ce qui peut l’être, et d’ouvrir un espace plus harmonieux au sein de la famille.
Un pas après l’autre
Quelques petits pas vers une parentalité plus consciente...
Pas besoin de tout changer du jour au lendemain. La parentalité consciente se construit dans les petits gestes, les prises de conscience quotidiennes.
Voici quelques tips simples pour initier ce chemin :
1. Commencer par s’observer soi
Plutôt que de chercher à « bien réagir » tout de suite, commencez par observer ce que vous ressentez dans les moments tendus : colère, frustration, fatigue, tristesse ? Juste les nommer intérieurement, sans culpabilité.
💡 Astuce : Le soir, prenez 2 minutes pour noter une émotion forte ressentie dans la journée. À quel moment elle est apparue ? Quel besoin pourrait-elle cacher ?
2. Accueillir les émotions de l’enfant sans vouloir les "effacer"
Lorsque votre enfant vit une émotion intense, plutôt que de minimiser (« ce n’est rien », « arrête de pleurer »), essayez simplement de valider son ressenti. L'idée est que votre enfant se sente compris et entendu. Il ne s'agit pas d'être d'accord, ni de tolérer tout débordement excessif dépassant vos limites, mais simplement de dire "je comprends ce que tu ressens". Cela peut déjà grandement apaiser l'émotion.
💬 Exemple : « Je vois que tu es très en colère parce que tu ne peux pas regarder un autre dessin animé. C’est difficile, hein ? »
Comprendre "l'autre", c'est le considérer dans son intégrité. C'est une notion importante, que je pourrais aborder dans un autre article.
3. Se rappeler que vous faites déjà de votre mieux
Oui, vraiment. Même dans les cris, les doutes, les ras-le-bol… Ce que vous vivez est légitime. Prendre soin de vous fait partie du job de parent.
💡 Astuce : Et si vous vous laissiez un petit mot doux sur le frigo ? 📝 « Je suis un(e) parent(e) imparfait(e), mais aimant(e). Et c’est suffisant. »
4. Créer un rituel de reconnexion
Quelques minutes chaque jour pour vous retrouver avec votre enfant, sans enjeu ni performance. Un moment de jeu, un câlin, une discussion allongés sur le lit, une histoire racontée avec les voix…
💡 Ce n’est pas la durée qui compte, c’est la qualité de la présence.
5. Se faire accompagner si le besoin se fait sentir
Il n’y a aucune honte à demander du soutien. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais un acte de conscience et de courage.
Pour résumer :
Accompagner un enfant, c’est accepter de se confronter à nos blessures d’enfance, à nos schémas, à ce qu’on a appris (ou pas appris) sur l’amour, l’autorité, les émotions.
C’est aussi reconnaître que nos réactions d’aujourd’hui sont parfois les échos d’hier.
Alors, quand je parle de parentalité consciente, je parle d’un retour à soi, d’une lucidité bienveillante. Je parle d’une parentalité ancrée, incarnée, imparfaite et courageuse.
Rappelez-vous :
💛 Un enfant n’a pas besoin d’un parent parfait.
💛 Il a besoin d’un parent présent, aligné, capable de reconnaître ses limites et ses émotions.
💛 Il a besoin d’un parent qui ose dire « je ne sais pas », « je m’excuse », ou encore « je suis en colère, mais je t’aime ».
Et surtout, je vous le redirais souvent :Vous n'avez pas à tout savoir. Vous n'avez pas à tout faire parfaitement. Vous avez simplement à avancer, à votre rythme, dans le respect de vous-même… et de votre enfant.
👉 Et vous, que signifie pour vous « être un parent conscient » ?
Je serai ravie de vous lire en commentaire 🌼


